Kung fu panda ou … Taiji panda ?

Je suis allée voir le film Kung fu panda le week-end dernier avec un de mes fils. Po le guerrier dragon devra se rendre maître du qi pour affronter Kai …

Kung fu panda

Vacances scolaires obligent, nous sommes allés au cinéma voir Kung fu panda 3. Comme nous avions déjà vu les deux premiers dessins animés, forcément une certaine attente s’était créée : que vont-ils proposer de nouveau ? Sorti récemment (fin mars 2016) ce troisième opus de l’histoire de Kung fu panda est une bonne surprise.

Dans les deux premiers films, on accompagne Po, un jeune, sympathique, naïf et débonnaire panda orphelin qui, au fil des mois, se découvre des dons insoupçonnés pour le kung fu. Très attiré par la bonne nourriture, le plaisir de vivre et les amis, il répond pourtant présent dans l’adversité. Il se forme au kung fu grâce à des maîtres qui savent tirer le meilleur de lui et vont réussir à adapter des défis de “raviolis-vapeur” en entrainement ! Avec ses amis, Tigresse, Mante, Singe, Vipère et Grue, “les cinq cyclones”, et grâce à l’enseignement de Maître Shifu (!) il défend sa vallée contre les agresseurs. Devenu le guerrier dragon, il maîtrise nombre de techniques de kung fu.

A la recherche de la maîtrise du qi

Seulement cette fois, le redoutable Kai veut éliminer Po. Kai avait été mis hors d’état de nuire, envoyé dans le monde des esprits par le sage et vénéré Maître Oogway. Mais il est parvenu à s’emparer du qi de nombreux maîtres de kung fu et, en battant Oogway, et il revient dans le monde des vivants pour s’accaparer les forces des derniers grands combattants. Il est si fort que seul un maître du qi pourra le battre.

Alors Po s’en retourne dans le village des pandas dont l’emplacement était gardé secret jusque-là. En effet, son village avait été décimé des années plus tôt dans une terrible attaque. Po en avait miraculeusement échappé grâce à sa mère qui l’avait caché dans panier. Son père le retrouve enfin et Po découvre que c’est dans ce village que, bien des années auparavant, les pandas avaient guéri Maître Oogway de terribles blessures grâce à la maîtrise qu’ils ont du qi.

Voilà donc Po qui retrouve ses origines, à la recherche de la maîtrise du qi. Mais … rebondissement (je ne dirai pas quoi, regardez le film) !

S’appuyer sur les forces de chacun

Son parcours l’amène toutefois à se poser de nombreuses questions sur sa nature, son identité.  Il progresse incroyablement quand, pour assurer les défenses de son village, il doit former ses compagnons pandas au kung fu : il va comprendre qu’il faut s’appuyer sur les dons et les forces de chacun pour réussir à allier ses forces. Je ne peux pas m’empêcher de vous parler d’un grand et bêta panda qui ne veut que faire des câlins : même lui deviendra un remarquable atout dans la lutte contre le terrible Kai.

Po qui ne voyait pas comment il pouvait enseigner le kung fu nous donne finalement une des clés : chacun dispose de caractéristiques qui, si nous savons en tirer la quintessence, deviennent le point d’appui pour la progression et la mise en évidence de sa réelle nature.

Qi gong

Dans ce dessin animé le qi est d’abord présenté comme une énergie vitale, apte par exemple à faire s’éclore une fleur. La maîtrise du qi est également ce qui a permis à la communauté des pandas de soigner maître Oogwai, blessé.

La puissance donnée au qi est telle que Kai est prêt à tout pour posséder le qi de maîtres de kung fu. Absorber leur qi est pour lui le moyen de décupler ses forces.

Et Po ?

Personne ne peut lui transmettre ce savoir. Alors, son corps étant exercé depuis longtemps, il puise dorénavant en lui-même, et il se fond dans le mouvement qui le porte vers l’harmonie, le dao. Il découvre sa vraie nature, se réalise dans le partage et la transmission, et … ah non, je ne spoilerai pas la fin.

Est-il devenu maître de qi gong ? de taiji quan ? de kung fu ? Peu importe en réalité. Les arts martiaux et énergétiques chinois, qu’ils soient externes ou internes, font appel à ces ressources d’énergie en nous, nous apprennent tous à les canaliser pour les utiliser.
Les symboles employés dans ce dessin animé (co-réalisé par des studios chinois) nous ramènent à cette tradition. Ils nous rappellent que ces disciplines ne peuvent se limiter à un travail gymnique ou martial et nous invitent à nous plonger dans un travail plus vaste et plus subtil.

L’apprentissage

Ce panda est tout en ronds : rond de forme, rond de trajets. Il est gonflé comme un ballon, indubitablement il connaît son centre : en-dessous de là où tombent les raviolis-vapeur. Après avoir modelé, unifié son corps, il développe une fulgurante vivacité. Et son naturel distant, relâché, face aux événements, se complète dans ce dernier film par un moment d’abandon qui sera une des clés de son apprentissage de la maîtrise du qi.

Allez, c’est décidé, je choisis la panda attitude pour guider mes prochains pas !